Document Type
Article
Publication Date
2000
Abstract
Dès la fin du Directoire, pendant le Consulat, puis sous l'Empire, la maçonnerie française connait une période d'expansion. Les historiens s'accordent à dire qu'elle devient alors "le conservatoire des idées de 1789", "l'officine du libéralisme politique et social". Ainsi n'est-il pas surprenant de constater que plusieurs des amis, collègues et alliés de Constant sont franc-maçons.La franc-maçonnerie de 1789 est fortement anti-"ultra", ce qui explique pourquoi, dès 1820, des "ultras" s'adressent à la justice ou à la Chambre des Pairs pour obtenir l'interdiction de l'ordre. Cela étant, et vu que De la religion est un ouvrage anti-"ultra" écrit par un libéral de gauche, on pourrait s'attendre à y trouver un commentaire sur la Franc-maçonnerie.
Or, il semble bien qu'une discussion intéressante sur la franc-maçonnerie existe dans De la religion de Benjamin Constant, mais elle a été jusqu'à présent négligée. Cet ouvrage n'est en effet pas uniquement une critique de la politique "ultra" du gouvernement : Constant ne vise pas seulement le courant de pensée représenté par les Maistre, Lamennais ou Bonald. Résumer De la religion comme "one of the last major expressions of modern anticlericalism" serait donc quelque peu trompeur. L'argument de Constant est bien plus subtil et intéréssant que cela, parce que De la religion semble aussi contenir une critique de certaines prémisses maçonniques et, par conséquent, d'un courant de pensée important parmi les libéraux de son époque.
Included in
French and Francophone Literature Commons, History of Religion Commons, Intellectual History Commons
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This work was originally published in Annales Benjamin Constant